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Le financement de l’éducation en Haïti

 

Pour faire mienne la pensée de l’expert haitiano-canadien Jean MOISSET « l’éducation coute cher mais l’ignorance, coute plus cher ». Pour Jacques DELORS, l’éducation est considérée comme la clef de la prospérité de demain, l’instrument privilégié de la lutte contre le chômage, le moteur du progrès scientifique et technologique, le fer de lance du progrès social et de l’Égalité et la garantie du maintien des valeurs démocratiques ou le passeport  pour la réussite individuelle.

– Les PTF ou Groupe Secteur Education (GSE) regroupant : la Banque Mondiale (BM), le Partenariat Mondial en Education (PME), la BID, l’UNESCO, l’UNICEF et Union Européenne (UE) appuient nombre de directions techniques dans des projets porteurs comme la collecte de données et le système d’information et j’en passe. C’est toute la cartographie d’aide qui s’implique dans le cadre de la mise en œuvre des plans d’éducation.

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Le Trésor Public est renfloué par les recettes en provenance des secteurs du primaire (élevage, agriculture, pêche), du secondaire (produit de transformation, industrie) du tertiaire (services, banque, dry cleaning, supermarché) et du quaternaire (automatisme, aéronautique, téléphonie) duquel (secteur) l’Etat prélève un quantum de taxes. Ces ressources devaient se canaliser vers les services sociaux de base comme l’éducation et la santé.

La part du PIB allouée à l’éducation s’évalue  à  quelques  2% ou la part du budget  national,  20%. Le PIB : Produit Intérieur Brut : toutes les recettes en provenance des secteurs au niveau national. Le PNB : Produit National Brut, c’est PNB= PIB + prêts + dons+ transfert de la diaspora.

” 103 millions de gourdes alloués par l’Etat en appui à la scolarisation des enfants en milieu défavorisé dans les écoles non publiques. “

Qui finance l’éducation en Haïti ?

 A l’échelle nationale

                     A l’échelle internationale

 

La notion de cout s’applique à la production d’un bien ou d’un service et est définie comme l’ensemble des dépenses nécessaires à l’obtention d’un volume de production donné.

D’abord en économie, le concept de cout est lie à l’analyse du processus de production d’un bien ou d’un service par une entreprise. Par exemple, la production de véhicules par une entreprise de construction automobile nécessite l’utilisation de matières premières, d’énergie, du travail d’ouvriers et de cadres, de machines-outils, de frais de recherche et développement pour la conception du produit etc. A ce cout de production, s’ajoute celui du transport, de la distribution, de la publicité et autres.

Ensuite, en éducation, l’activité d’enseignement peut être  analysée comme un service ou comme la production d’un bien immatériel pour ainsi dire l’acquisition de savoir ou de savoir-faire. La production du service d’enseignement nécessite la mobilisation de bâtiments, de mobilier, du temps de travail, de personnes, de consommation de livres ou de papier et s’apparente ainsi à  la production d’un bien matériel. Les ressources physiques et humaines mobilisées pour les activités d’éducation ont une traduction en termes financiers. Les unités de production que sont les établissements scolaires reçoivent les ressources en provenance des unités de financement, Etat, ménages, agences d’aide et font des dépenses pour produire le service d’enseignement. Module IIPE-UNESCO, Couts et financement.

Enfin, l’éducation est un grand marché qui produit des effets d’entrainement. Il est nombre de sous-secteurs qui vivent de l’école.  Le marché, c’est la rencontre de l’offre et de la demande sous plusieurs angles d’analyse.

Avec la rentrée scolaire, nous avons quelques 4 millions d’élèves à ramener à l’école, quelques 122 mille enseignants et 20.900 écoles à faire fonctionner pour une population d’environ 12 millions d’habitants selon l’IHSI. C’est une grosse machine.

C’est aussi un marché juteux. Des centaines de PME fonctionnent grâce aux activités scolaires. Les petits marchands, les boulangers, les magasins de fournitures classiques. Et d’autres secteurs de l’économie qui produisent des biens et services pour le marché éducatif. La paralysie de l’école   a   l’occasion de pays-lock et du coronavirus a eu des incidences négatives sur les activités liées à cette filière.

En guise de conclusion

Que l’Etat continue à mobiliser de ressources en faveur de l’éducation tout en augmentant la part du PIB allouée à   l’éducation. Et que les promesses des agences d’aide soient honorées et les conditionnalités amoindries.Et que nos plans d’éducation soient réalistes avec des mesures compensatoires comme l’application de la politique malthusienne en diminuant les naissances. Puisqu’il est question de scolarisation universelle des enfants en âge d’admission et d’amélioration de la qualité de l’enseignement comme outputs.

De surcroit, nous devons, dans une approche holistique, atténuer nos différends et construire un pacte de gouvernabilité dans le pays comme aimait à répéter une frange de la classe politique.

Comment voulez-vous optimiser les faibles ressources consacrées à l’éducation, si nous vivons dans une situation de crise  permanente, ponctuée  de manifestations intempestives  et de  grèves  sauvages ? Encore peut-on planifier un produit, quelle que soit la filière, dans une situation de chaos ?

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Spécialiste en planification de l’éducation et boursier de l’État à l’UNESCO de Paris.

Auteur : « Les grands axes en matière d’éducation en Haïti ».

Crédit photo: (c) CottonBro

Author

  • Professeur d’universités | Spécialiste en planification de l’éducation | Ex-boursier de l’État Haitien à l’UNESCO-Paris | Auteur du livre : Les grands axes en matière d’éducation en Haïti | Mail: roblinyves@yahoo.fr

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