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L’Évolution Pédagogique Suédoise, un retour aux manuels Scolaires en 2023

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Depuis l’avènement des écrans en salle de classe, les performances des élèves en baisse selon les chercheurs. En ce 21 août, le début de la nouvelle année scolaire en Suède marque une transition majeure vers les manuels scolaires. Les crayons ne tourneront plus sous les pupitres aussi souvent. Depuis plus d’une décennie, les tablettes numériques règnent en maîtres dans les établissements scolaires suédois. Qu’il s’agisse d’exercices, de leçons, de recherches ou d’évaluations, la majorité des élèves n’ont que peu d’occasions de s’essayer à l’écriture manuscrite avant la deuxième année de l’école primaire.

Dès 2013, Elin Lindström, une mère de deux jeunes enfants de moins de 5 ans utilisant des iPad à la maternelle de Tegelhagen (sud-est du pays), avait exprimé ses inquiétudes. “Il semble par moments que les élèves servent de cobayes”, avait-elle souligné dans le journal local. Toutefois, les craintes avaient rapidement été balayées par la directrice, Linda Ekstrand, qui avait déclaré : “Tous nos élèves finissent par apprendre à écrire.”

Selon le classement international Pirls publié mi-mai, le pourcentage d’enfants de dix ans ayant des difficultés en lecture a augmenté de 12 à 19 % en l’espace de cinq ans.

Bien que cette baisse du niveau soit relative, les Suédois demeurent parmi les élèves performants.

Toutefois, pour la ministre, aucun doute n’est permis : la Suède est allée trop loin. Elle a critiqué dans le journal Expressen le manque de sens critique au sein du milieu éducatif, où de nombreuses personnes considèrent que la numérisation est positive quel que soit son contenu. Selon elle, les anciens manuels scolaires offrent des avantages irremplaçables par les tablettes.

Un changement de cap radical est donc en marche ! Dès cette rentrée du 21 août, les jeunes Suédois sortiront leurs crayons et leurs cahiers. Cependant, cela représente un investissement considérable : pour racheter des livres, le gouvernement de centre-droit a alloué 58 millions d’euros dès cette année. Cette somme sera complétée par 44 millions supplémentaires l’année prochaine, puis en 2025. Chaque élève aura alors un manuel par matière.

Ce retournement de situation pourrait faire des vagues… jusqu’en Amérique. En effet, le gouverneur de l’État de São Paulo, dont la population est quatre fois supérieure à celle de la Suède avec 44 millions d’habitants, a annoncé la fin des manuels scolaires dans les collèges dès cette rentrée. Une décision qui promet de susciter des débats.

La génération “tout-numériques” a grandi, avec son lot de doutes. “Nous assistons à une crise de la lecture”, avait alerté la ministre de l’Éducation, Lotta Edholm.

Bien que la situation suédoise puisse servir de point de référence, généraliser ce problème à d’autres pays nécessite une approche nuancée. Les défis éducatifs et les effets de la transition numérique peuvent varier considérablement en fonction des contextes nationaux et des politiques éducatives en place.

Le recours excessif aux écrans en salle de classe n’est pas unique à la Suède. De nombreux pays ont également adopté des technologies numériques dans l’enseignement, et certains ont également exprimé des inquiétudes quant à leurs effets sur les compétences de base telles que la lecture, l’écriture et la communication en face à face. La montée en flèche du pourcentage d’enfants ayant des difficultés en lecture en Suède, comme le révèle le classement Pirls, soulève des préoccupations universelles concernant la dépendance excessive aux appareils électroniques.

Toutefois, chaque pays possède son propre contexte éducatif, socio-économique et technologique. Les politiques éducatives, les infrastructures technologiques, la qualité de la formation des enseignants et d’autres facteurs peuvent influencer la manière dont l’intégration des écrans en classe affecte les performances des élèves. Ce qui fonctionne dans un pays pourrait ne pas nécessairement être applicable ailleurs.

Le cas de la Suède met en lumière l’importance d’une évaluation constante et d’une réflexion critique sur les méthodes pédagogiques adoptées. Il rappelle également que la technologie doit être un outil au service de l’éducation, et non une fin en soi. Les enseignants, les chercheurs et les décideurs éducatifs devraient s’engager dans un dialogue continu pour déterminer quel équilibre convient le mieux à chaque société, en tenant compte des avantages et des inconvénients de la numérisation de l’enseignement.

Plutôt que de généraliser les problèmes ou les solutions, il est crucial que chaque pays adapte sa stratégie éducative en fonction de ses besoins spécifiques, en tirant des leçons des expériences des autres nations tout en tenant compte de ses propres réalités.

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  • Alamy Jean-Pierre

    Redaktè anchèf nan OmniScient Info, CEO Lekòl Konekte, Gourou TICE, Anseyan. Alamy fome nan domèn edikasyon, sikoloji konitiv ak teknoloji. Li patisipe ak devlope anpil pwojè edikatif ki gen rapò ak transfomasyon aprantisaj e jan timoun aprann. #TechnologieEducative, Prof2_0

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