Introduction
La crise sanitaire provoquée par la pandémie de la maladie infectieuse émergente du coronavirus SARS-COV-2, appelée par l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS) «COVID-19 », met la nation haïtienne à l’épreuve d’une angoisse1 hors du commun. Cette pandémie vient compliquer les problèmes socio historiques liés à la disponibilité de l’offre de soins de santé tant pour les maladies chroniques et endémiques qu’à la progression des pathologies cardiovasculaires, du cancer2 du col de l’utérus et d’obésité3 observée dans les quartiers. Historiquement, les pandémies par la panique, le chagrin, les pertes en vie humaine, le désespoir et le sentiment4 d’impuissance qui les accompagnent ont eu souvent des incidences sur la trajectoire des nations et modifié profondément diverses civilisations5 humaines. Tout est dans la compréhension, le sens et l’expression politique que les élites décident de donner aux dégâts et dévastations6 entraînés par le taux de mortalité et les impacts sociaux et économiques de la catastrophe. De par leurs responsabilités pour apporter une réponse adéquate à une épidémie cruelle et mortelle, les acteurs politiques, les chefs d’entreprises, les salariés et les professionnels de la santé sont préoccupés en tenant compte de l’insuffisance du pays en infrastructures sanitaires. Du nord au sud, de l’est à l’ouest, les habitants sont affolés. Dans la foulée de cette frayeur sans commune mesure dans un passé récent, suite à des cas de COVID-19 identifiés sur le territoire, le 19 mars 2020 le 2
2017, s
3 Ce problème est expliquépar le changement dans les habitudes alimentaires au cours de ces trente dernières années. La malnutrition, donc l’une de ces manifestations visibles qui est l’obésité, devient un problème social et de santé publique. Avant 1986, la politique économique et la position tarifaire d’Haïti en matière douanière décourageaient l’importation des denrées alimentaires pouvant être produites sur le territoire national. Après le départ de Duvalier en 1986, les gouvernements successifs ont modifié à la baisse, sous la pression des institutions internationales, les positions tarifaires haïtiennes sur les produits alimentaires. Les produits alimentaires importés deviennent moins chers que les produits locaux issus de l’agriculture biologique largement pratiquée dans le pays. Par manque de ressources, les habitants des quartiers populaires consomment largement les produits alimentaires importés à bon marché et de mauvaise qualité qui ont des incidences négatives sur la santé de ces gens.
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4 JAHANBEGLOO R. (Mars 2020). Pandémie et politique, Esprit, [en ligne], https://esprit.presse.fr/actualites/ramin- jahanbegloo/pandemie-et-politique-42625, consultéle 13 juin 2020. 5
1 GREGOIRE J.F. (24 AVRIL 2020). Le coronavirus en Haïti : entre prévention et déni, Le Nouvelliste, [en ligne] https://lenouvelliste.com/article/215092/le-coronavirus-en-haiti-entre-prevention-et-deni, consulte le 11 juin 2020.
L’hypertension artérielle, le diabète et le cancer de l’utérus sont des maladies chroniques qui font des ravages en Haïti. En
elon la Fondation Haïtienne de Diabète et des Maladies Cardio-vasculaires (FHADIMAC), plus de 14 % de la
population âgée de 40 ans et plus souffre du diabète alors qu’en 1968 seulement 3% de la population en était victime. Elle est
aussi une des quatre premières causes de décès en Haïti.
BIRABEN J.-N. (1975-1976). Les hommes et la peste en France et dans les pays européens et méditerranéens, 2 vols. Paris,
Mouton, Paris.
6 JAHANBEGLOO R. (Mars 2020). Op. cit.
